pour détecter rapidement toute circulation du virus WN dans l’avifaune afin de pouvoir donner une alerte précoce
Dans la mesure où les oiseaux interviennent, en tant que réservoirs / hôtes amplificateurs dès le démarrage du cycle viral, l’objectif principal de la surveillance de l’avifaune est de détecter rapidement toute circulation du virus WN afin de pouvoir donner une alerte précoce avant que des signes cliniques n’aient pu être mis en évidence sur les équidés ou les humains et de prendre les mesures appropriées d’information, de prévention et de lutte.
Cette surveillance a été mise en œuvre durant sept années, de 2001 à 2007. Son protocole a été fondé sur :
Le suivi sérologique d’oiseaux sentinelles est basé sur le principe que toute séroconversion apparaissant sur un oiseau initialement indemne d’anticorps atteste qu’il a été en contact avec le virus.
Par rapport au contrôle ponctuel d’oiseaux sauvages capturés dont on ne sait ni où ni quand ils ont acquis des anticorps, il offre plusieurs avantages :
La zone de surveillance a été adaptée à l’évolution de la situation épidémiologique. Limitée aux départements camarguais (Gard, Hérault, Bouches du Rhône) en 2001, 2002 et 2003, la surveillance des mortalités d’oiseaux sauvages a été étendue en 2004 et 2005 à tout le territoire français avec renforcement dans les dix départements du pourtour méditerranéen, suite à l’apparition inattendue de cas cliniques humains et équins dans le Var en 2003. Elle n’a concerné que ces dix départements en 2006 et 2007, en raison des difficultés engendrées par la « crise » de l’influenza aviaire sur tout le territoire. De même, le suivi sérologique d’oiseaux sentinelles, d’abord restreint aux départements camarguais, a été étendu à six départements en 2004 (par l’ajout du Var, de l’Aude et des Pyrénées Orientales), pour ne plus concerner à partir de 2005 que les départements considérés comme les plus « à risque », c’est à dire dans lesquels le virus avait été isolé chez le Cheval ou l’Homme. A titre d’exemple, la figure 1 montre la zone surveillée en 2007.
Chaque année, la surveillance a été mise en œuvre entre les mois de juin et d’octobre, qui est la période de plus forte activité vectorielle.
Elle s’est appuyée sur le fonctionnement du réseau SAGIR, réseau national de surveillance des maladies de la faune sauvage dont l’objectif principal est de diagnostiquer les causes de mortalité des animaux sauvages. Les cadavres d’oiseaux sont acheminés dans les LDAV où ils font l’objet d’un prélèvement d’encéphale qui est transmis au CNR des Arbovirus pour la détection de l’ARN viral par RT-PCR et isolement viral sur cultures cellulaires.
Dans les départements méditerranéens, le réseau SAGIR a été activé grâce à une campagne de sensibilisation du grand public et des professionnels de la nature, par des affiches et des plaquettes d’information expliquant la marche à suivre en cas de découverte d’oiseaux morts.
A partir de 2006, la surveillance du virus WN chez les oiseaux sauvages a été couplée avec celle de l’Influenza aviaire .
Durant les sept années de surveillance, les oiseaux sentinelles étaient majoritairement des canards colverts (Anas platyrhynchos) « appelants » qui ont été prélevés par des agents de l’ONCFS. Ces canards sont élevés par les chasseurs locaux dans des volières, au bord des étangs et des roselières, pour la chasse de nuit au gabion. Certains sont élevés en région sèche et sont transportés par leurs propriétaires à l’occasion de l’action de chasse. Les oiseaux sont lâchés la nuit sur les étangs, équipés d’un fil plombé à la patte, afin qu’ils « appellent » les canards sauvages. Ils constituent donc d’excellentes sentinelles épidémiologiques. Le réseau d’appelants a été complété dans certains départements par des volailles domestiques de basse-cour (poules, coqs et canards de Barbarie) qui ont été prélevés par des vétérinaires praticiens.
Dans chaque site, 10 à 12 oiseaux, pour la plupart adultes, bagués individuellement étaient prélevés à la veine sous-alaire une première fois au mois de juin pour vérifier leur séronégativité, puis mensuellement jusqu’au mois d’octobre.
Le tableau 1 présente le nombre de sites et d’oiseaux sentinelles qui ont été suivis entre 2001 et 2007. La répartition des sites, plus dense en 2001 et 2002 dans les départements camarguais qui venaient d’être touchés par la maladie (huit à dix sites par département), s’est ensuite stabilisée à raison de cinq sites par département, judicieusement répartis dans les zones « à risque » . Pour des raisons pratiques et de contraintes organisationnelles, la proportion de sites de canards appelants a régulièrement augmenté au fil des années.
Tableau 1 : Nombre de sites et d’oiseaux sentinelles suivis entre 2001 et 2007
La figure 2 montre la répartition des sites avec leur identifiants, en 2004, année où la surveillance a eu lieu dans six départements.
Carte de répartition des sites d’oiseaux sentinelles suivis en 2004 dans les départements de l’Aude, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l’Hérault, des Pyrénées-Orientales et du Var
Les sangs d’oiseaux étaient acheminés sous 24 h au LDAV qui transmettait les sérums extraits au CNR où ils étaient traités à l’aide d’un test ELISA IgG. Les résultats positifs ont été confirmés par séroneutralisation.
Une base de données a été élaborée par le CIRAD-EMVT en 2001 et améliorée au fil des programmes pour être totalement opérationnelle à partir de 2004.
La saisie des données de prélèvements par le LDAV et des résultats d’analyse par le CNR a été faite directement et immédiatement grâce à un accès à la base sur l'ancien version site : http://west-nile.cirad.fr
Toutefois, en cas de résultat positif, le CNR alertait directement la DGAl, la DGS et l’ONCFS.
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